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OMC Malgré la demande de Robert Zoellick (Etats-Unis), l'Inde refuse d'ouvrir son marché agricole

NEW DEHLI, 16 février 2004 - Le représentant américain au Commerce extérieur Robert Zoellick a demandé lundi à l'Inde d'ouvrir son marché agricole pour faciliter la reprise des négociations au sein de l'OMC, lors d'une conférence de presse à New Dehli, une demande que son homologue indien a rejeté.

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"Vous serez les premiers bénéficiaires de ce que l'on essaie de faire. Le message clef est qu'aucun pays ne peut faire cavalier seul", a estimé Robert Zoellick de passage dans la capitale indienne à l'occasion d'une tournée mondiale destinée à relancer les négociations de l'OMC (Organisation mondiale du commerce). M. Zoellick a précisé que les Etats-Unis voulaient supprimer une grande partie de leurs subventions agricoles, mais que ce n'était possible que si les pays en voie de développement ouvraient leur marché agricole aux importations.

La sous-traitance "est devenue une part importante de l'économie. Afin de la consolider, nous aurons besoin de créer des emplois des deux côtés" (indien et américain), a-t-il ajouté. Le ministre indien du Commerce extérieur Arun Jaitley a opposé une fin de non-recevoir à cette demande, devant des journalistes. "Notre secteur agricole est vulnérable, n'ayant pas été aussi subventionné que celui des Etats-Unis", a estimé M. Jaitley.

Le ministre indien a ajouté qu'il avait notifié à son homologue américain que l'interdiction, votée par le Sénat, de recourir à la sous-traitance pour les contrats publics américains allait à l'encontre de l'esprit du libre-échange. "D'un côté ils parlent d'ouverture des marchés, de l'autre ils ferment les leurs", a déclaré M. Jaitley. M. Zoellick a rétorqué que cette interdiction affectait une petite partie seulement des emplois liés à la sous-traitance, tout en soulignant les craintes grandissantes concernant le chômage en Occident.

"Nous voulons garder nos marchés ouverts, mais pour cela il faut qu'il y ait des marchés ouverts à l'étranger. Cela doit aller dans les deux sens", a-t-il observé. Les Etats-Unis mettent tout leur poids dans la balance pour rouvrir les négociations depuis l'échec du sommet de Cancun au Mexique en septembre sur l'épineuse question des subventions aux exportations agricoles dans les pays riches et sur l'extension du mandat de l'OMC concernant les investissements transfrontaliers.

L'Inde, la Chine et le Brésil entre autres ont opposé un front commun, refusant ce qu'ils considéraient comme un accord qui leur était imposé par les pays les plus riches sur des enjeux tels que le commerce, l'investissement, la concurrence et les dépenses publiques.


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